Contexte international du projet
L’Antarctique, dernières terres et mers vierges de notre planète, bénéficie d’un régime juridique international unique en son genre qui le soustrait à toute appropriation nationale et le préserve de toute exploitation minière. « Réserve naturelle consacrée à la science et à la paix » (Protocole de Madrid, 1991), « l’Antarctique est par-dessus tout, notre terre à tous. » (Ban Ki-Moon, 2007) Ce vaste espace naturel est géré en commun par 57 Etats et le traité sur l’Antarctique reste ouvert à tous les Etats intéressés. Zone internationalisée, l’Antarctique n’appartient donc à personne et l’on pourra s’étonner que la communauté internationale n’ait jamais pris l’initiative de se doter d’un emblème universel pour affirmer cette dimension supranationale par-delà la multiplicité des emblèmes nationaux. Ainsi que l’avait déclaré il y a quelques années, le philosophe suédois Aant Eltzinga, professeur à l’Université de Gothenburg : « Il est temps de remplacer les drapeaux nationaux qui flottent en Antarctique par un emblème commun. »
Projet d’emblème universel pour l’Antarctique.
L’association le Cercle Polaire qui pour objet de promouvoir une meilleure connaissance et une meilleure protection des zones polaires souhaite proposer à une communauté d’écoles de design répartis sur les différents continents, un concours international visant à élaborer un emblème pour l’Antarctique. L’enjeu au plan graphique et artistique consiste à forger un symbole de cette « terre de paix et de science » qui dépasse les particularismes culturels et linguistiques pour tendre vers une représentation de portée universelle. L’association réunira pour ce projet, un prestigieux comité de parrainage international et mettra à disposition des responsables de formation, des ressources pédagogiques relatives au contexte Antarctique en trois langues (français, espagnol et anglais).
L’Antarctique un espace international ou un continent divisé en parts inégales entre 7 Etats ?
En matière territoriale, le traité sur l’Antarctique se caractérise par son originalité. Son article 4 établit en effet un « gel » des prétentions territoriales. Le traité n’offre aucune réponse au différend territorial qui oppose les Etats dans la région. Il consacre un statu quo territorial…
Les Etats qui ont des revendications territoriales peuvent continuer à les affirmer. Rien, ni dans le traité ni durant la durée du traité, ne pourra être interprété comme une renonciation à leurs droits ou revendications. En conséquence, le Traité sur l’Antarctique ne règle rien. Pour certains Etats, l’Antarctique est un continent divisé en secteurs dont la plupart sont attribués à un Etat. Pour les autres Etats, l’Antarctique est un espace international sur lequel aucune souveraineté n’est reconnue. Le drapeau ci-contre est l’emblème officiel du Secrétariat du Traité Antarctique. Il a été proposé de substituer cet emblème supranational aux drapeaux nationaux qui flottent en Antarctique. « Il est temps, écrit le chercheur suédois, Aant Elzinga, professeur émérite à l’université de Gothenburg, de remplacer les drapeaux nationaux qui flottent en Antarctique par un emblème commun ».
Lire l’article « L’Antarctique est-il vraiment un espace international ? » Pôles Nord & Sud n°3