Sur les traces de l’ours polaire

En allant au pôle Nord cet été, nous avons croisé quatre ours polaires : une femelle et ses deux petits, qu’elle a allaités devant nous pendant moins de cinq minutes avant de s’éloigner du bateau. Une deuxième femelle, sans oursons, que nous avons vue nager et attraper un oiseau mort qu’elle a mangé sous nos yeux. Nous avons aussi aperçu un autre ours de loin, peut-être un mâle, qui se cachait derrière les crêtes de banquise… Enfin, nous en avons aperçu un autre, très loin, rendant impossible de déterminer s’il s’agissait d’un mâle ou d’une femelle.

Au printemps, l’ours polaire se nourrit de bébés phoques, qui contiennent jusqu’à 65 % de graisse. Il ne mange que cette graisse, beaucoup plus facile à assimiler et à stocker dans ses réserves. Cela lui permet de survivre pratiquement un an sans se nourrir. Certains ours chassent néanmoins des phoques en été, qu’ils capturent dans les trous que les phoques font pour respirer. D’autres peuvent aussi se nourrir de carcasses de baleines échouées. Certains remplissent leur estomac d’algues, qu’ils ne peuvent pas digérer étant exclusivement carnivores, mais cela leur donne l’impression d’être rassasiés.

Il semble qu’à la fin du siècle, la banquise côtière qui borde le Canada, la Russie et l’Alaska disparaisse entièrement. Il n’y aura donc plus d’ours polaires sur ces côtes. Il devrait en rester au nord du Groenland, où la banquise est épaisse, et possiblement entre le Groenland et le Canada. Mais ils devraient disparaître d’ici 2050, la banquise devant disparaître là aussi. Ils pourraient même disparaître dès 2030 si la fonte de la banquise s’accélère. Avec les prévisions actuelles, d’ici 2100, mais probablement plus tôt, seuls les ours vivant au nord du Groenland seront encore présents… peut-être.